La recherche en sciences humaines et sociales, longtemps considérée comme un exercice d’érudition, personnel et donc solitaire, nécessitant juste du papier et un crayon, est en train de changer complètement de mode opératoire. Si l’idée de  base reste la même depuis la nuit des temps : l’accès à la connaissance et au statut des énoncés : vrai, faux, indécidable… le moyen d’y parvenir a évolué depuis un quarantaine d’année selon quatre directions :

–       Les notions d’équipe et de laboratoire sont devenues les  références pour toute l’activité de recherche en SHS. En effet, la complexité des problèmes étudiés dans ces disciplines, avec notamment leur caractère multidimensionnelle et l’abondance de références accessibles, rend la tache souvent bien difficile pour un seul chercheur.  Le travail en équipe, requis par la complexité des travaux scientifiques, mais également imposé par le besoin de former des jeunes chercheurs par la recherche, devient de ce fait le cadre naturel le plus efficace.  Grâce à l’informatique et à Internet en particulier, le laboratoire est maintenant une structure dématérialisée mais commune organisant une communautés virtuelles unifiées par une structure en réseau.

–       La pluridisciplinarité portée par les structures fédératives de recherche : Les problèmes de la science moderne ne relèvent presque jamais d’un champ disciplinaire exclusivement. Très souvent, à cause de leur formation spécialisée, les chercheurs tendent à revendiquer l’appartenance d’un problème donné à leur discipline. Mais, dans les faits, face aux échecs et déconvenues, ils se rendent compte que les succès de leurs entreprises et l’obtention des réponses à leurs questionnements deviennent plus accessibles quand les ramifications d’un problème scientifique vers plusieurs champs disciplinaires ne sont pas coupées pour le circonscrire dans un espace disciplinaire unique.  La mise en œuvre de cette pluridisciplinarité, qui ne nie pas l’importance d’une spécialisation pointue, exige cependant une ouverture et un langage commun entre disciplines.  C’est pour mettre en œuvre, dans des conditions optimales, une recherche pluridisciplinaire qu’interviennent les structures fédératives de recherche. Elles constituent de ce fait un niveau supérieur d’agrégation de la démarche scientifique.

–       Une recherche de plus en plus outillée, mobilisant des équipements sophistiqués, notamment informatiques, et des ressources humaines coûteuses qu’il convient de mutualiser et d’en rationaliser l’exploitation. En effet, si la recherche n’a pas de prix, elle a néanmoins un coût.

–       Une recherche socialement attendue, ce qui conduit à l’attribution de nouvelles missions aux chercheurs. Il leur est maintenant demandé d’intégrer, dans leurs préoccupations et dans leurs démarches, des concepts inédits comme l’innovation, la valorisation, ou la création de valeur socio-économique.

L’Institut des Sciences de l’Homme de Lyon, structure fédérative de recherche, vise à créer les conditions favorables à l’exercice d’une recherche moderne, résumée par la notion de  science 2.0, prenant en compte les changements dans l’environnement et les nouvelles attentes sociales.

 

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